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Jack Johnson, un hockeyeur professionnel qui a touché près de 20 M$ US en carrière, vient de déclarer faillite. Bien que l’histoire de Johnson soit plutôt singulière, il n’est pas le premier athlète professionnel à se trouver dans le rouge financièrement. Il n’est certainement pas le dernier non plus.

Nous ne gagnerons jamais, pour la plupart d’entre nous, des millions de dollars par année. Par conséquent, il est compréhensible que nous soyons complètement abasourdis lorsque nous apprenons que des athlètes professionnels, aux revenus aussi faramineux, ont fait faillite. Peut-être un peu par jalousie, le réflexe est souvent alors de les blâmer et d’assumer qu’ils vivaient au-dessus de leurs moyens. Toutefois, contrairement à ce qu’on peut penser, les causes de la faillite de ces millionnaires ne sont pas toujours le fait de dépenses excentriques.

Jack Johnson victime de ses parents

Jack Johnson, un défenseur de 27 ans, évolue avec les Blue Jackets de Columbus dans la Ligue nationale de hockey (LNH). En 2011, il a signé un contrat de sept ans qui devait lui rapporter 30,5 M$ US. Trois ans plus tôt, en 2008, il avait mis fin à son entente avec son agent et avait confié la gestion de ses finances personnelles à ses parents. Mais, malheureusement pour lui, ses parents auraient trahi sa confiance, et utilisé sa fortune à leurs propres fins.

Jack Johnson avait accordé une procuration à ses parents pour qu’ils voient à la gestion de ses finances pendant que lui se concentrait sur sa carrière de hockeyeur. Selon ce que rapporte Aaron Portzline, du Columbus Displatch, les parents de Johnson auraient contracté, au nom de leur fils, plusieurs prêts douteux à des taux d’intérêt élevés, en offrant en garantie les revenus futurs du hockeyeur. Ils auraient utilisé ce stratagème pour notamment se payer, toujours à l’insu de Johnson, des voitures et une luxueuse résidence en Californie.

Au moment de déclarer faillite, le bilan de Jack Johnson faisait état de dettes excédant les 10 M$ US contre des actifs de moins de 50 K$ US. Il a depuis rompu tout lien avec ses parents.

Mauvais conseils et autres causes de faillite

Jack Johnson a été victime d’une arnaque financière, un danger qui guette bien des athlètes professionnels. Au nombre des principaux facteurs qui poussent ces athlètes à déclarer faillite, figurent :

  1. Les fraudes et escroqueries

    Les athlètes professionnels sont des cibles de choix pour un conseiller financier véreux. En raison de leur salaire élevé et de leur expérience généralement limitée en matière de finances, il arrive souvent qu’un tel bandit à cravate tente de gagner leur confiance. Lorsqu’il réussit, il leur extorque des millions de dollars.

  2. Les responsabilités à l’égard de la famille et des amis

    Forts de leur statut privilégié, les athlètes professionnels ressentent parfois le vif sentiment de devoir subvenir aux besoins de leur entourage. Le devoir d’acheter une maison pour leurs parents et une voiture pour leurs sœurs ou frères. Le devoir de payer des vacances à toute leur famille, y compris leurs grands-parents, leurs tantes et oncles, leurs cousines et cousins, etc. Le devoir de prêter de l’argent à leurs amis dans le besoin, même s’ils savent qu’ils ne les rembourseront probablement jamais. Avec un salaire élevé vient aussi l’impression d’avoir à supporter leur réseau social. Des millions de dollars peuvent s’envoler rapidement de cette façon.

  3. Le syndrome du « voisin gonflable »

    Il existe indéniablement un clivage quant au revenu des athlètes faisant partie des circuits professionnels de sport. Ainsi, par exemple, le hockeyeur professionnel Sydney Crosby touchera cette année un salaire de 12 M$ US, alors que son coéquipier Zach Sill gagnera 550 K$ US.

    Bien qu’un salaire d’un demi-million de dollars ne soit pas à dédaigner, les athlètes professionnels qui jouissent de tels revenus doivent faire preuve de beaucoup de retenue. Puisqu’ils côtoient jour après jour des multimillionnaires, ils doivent résister à la tentation de vouloir mener le même train de vie. Il conviendrait que leur maison soit plus modeste, leur voiture, moins prestigieuse, leur garde-robe, plus sobre, etc. Malheureusement, le syndrome du « voisin gonflable » sévit tout autant chez les athlètes professionnels que dans la population en général.

  4. La durée de la carrière

    En général, la carrière d’un athlète professionnel est plutôt courte. La durée moyenne d’une carrière dans les quatre plus importants circuits professionnels de sport en Amérique du Nord s’établit comme suit :

    • 5,6 ans dans la Ligue nationale de hockey (LNH);
    • 5,6 ans dans la Major League Baseball (MLB);
    • 6 ans dans la National Basketball Association (NBA);
    • 3,3 ans dans la National Football League (NFL).

    Les règles de la planification financière constituent donc un élément essentiel, que doivent suivre les athlètes professionnels s’ils veulent éviter de se trouver sans le sou au moment de la retraite. Toutefois, comme ils joignent généralement un circuit professionnel avant d’atteindre 25 ans, l’épargne ne figure alors pas naturellement en tête de liste de leurs priorités à leur âge.

  5. Les mauvais investissements

    Les athlètes professionnels sont souvent sollicités pour faire divers types d’investissements. Tantôt c’est pour lancer une nouvelle chaîne de restaurants, tantôt c’est pour participer à l’élaboration d’une quelconque invention, par exemple. Mais, selon le planificateur financier Ed Butowsky, interviewé dans le documentaire Broke de l’ESPN, seulement un tel investissement sur trente, en moyenne, finit par être rentable.

Parmi les autres causes de problèmes financiers chez les athlètes professionnels, on peut notamment penser :

  • aux séparations couteuses;
  • aux problèmes de santé occasionnés par des activités liées à leur sport;
  • au manque de maturité;
  • parfois, à un mode de vie insoutenable.

Des statistiques inquiétantes

Selon une étude publiée dans le Sports Illustrated il y a cinq ans, 78 % des joueurs professionnels de football font faillite ou ont des problèmes de dette moins de deux ans après leur retraite. On y note aussi que 60 % des anciens joueurs de la NBA n’ont plus d’argent moins de cinq ans après avoir quitté leur sport.

Les statistiques sont inquiétantes, mais il y a au moins une bonne nouvelle. Les circuits professionnels, qui ont pris connaissance de cette réalité, incorporent désormais des mécanismes pour rendre leurs athlètes conscients du phénomène. Des ressources accréditées sont par ailleurs mises à leur disposition afin de les orienter et de répondre à leurs questions.

Ce qu’il faut également retenir de l’histoire de Jack Johnson et de celle de tous les autres athlètes professionnels qui déclarent faillite c’est que, au-delà de leur statut particulier, ils sont aussi des humains et qu’ils peuvent dès lors, eux aussi, connaître des difficultés financières. Comme tout le monde qui se trouve dans de pareilles circonstances, ils ont le droit d’être traités avec respect et dignité, sans jamais se sentir indûment jugé.

Stephan V. Moyneur

Vice-président, CIRP, Syndic autorisé en insolvabilité

Bureau principal : Saint-Jérôme
Téléphone : 450-990-1277

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